À LA RENCONTRE DU DIRECTEUR DU BACHELOR INTERIOR DESIGN.

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Fabio Colucci, entre ciel et terre

L’espace l’a toujours fasciné. Celui infiniment grand. Au-dessus de nos têtes. L’univers et le vertige qu’il procure. Plus jeune, il voulait être astronaute. Il reconnait d’ailleurs un « petit regret » de ne pas l’être devenu, avant de confesser une autre passion : celle des dessins animés. Le monde de l’imaginaire par excellence.

Adolescent, Fabio Colucci, bon dessinateur, jette son dévolu sur l’architecture. L’idée est de pouvoir concevoir le monde qui nous entoure, bien calé sous les étoiles. Maturité fédérale en poche, il cherche un temps la meilleure voie. Puis, la même année, il tente le concours d’entrée de l’Ecal et celui de la HEAD. Il réussit les deux. « J’ai eu le luxe de pouvoir choisir… », souligne celui qui est aussi le fils du célèbre designer Claudio Colucci. Bon sang ne saurait mentir.

De fait, ce sera la HEAD à Genève. Une ville qu’il aime et dont il apprécie la qualité de vie. Une matière, l’architecture d’intérieur, qui allie technicité et créativité. « J’ai adoré mes années d’études, à bosser comme un fou. Tout le monde était tellement soudé… » Les souvenirs affluent : la présentation d’un projet au Salon du meuble de Milan, un workshop avec l’icône du design Matali Crasset, les moments d’échange et de partage, les nuits blanches, le prix Teo Jakob avec mention spéciale…

Quête de sens

Bachelor en poche, Fabio met le cap sur le bureau parisien de Colucci Design pour plusieurs mois de stage, les deux mains dans le moteur. La catastrophe de Fukushima, en 2011, aura raison de son projet de départ pour le Japon. Retour à Genève pour un stage auprès de Strata Architecture. Et puis, Colucci père lui demande de prendre la barre de son bureau genevois. Il accepte de donner « un coup de main ».

Sur le tas, seul à bord, il découvre la vraie vie professionnelle. Celle qui n’est pas décrite dans les livres d’école. La dure. La rude. Là où les projets sont à défendre, les clients à convaincre et la boutique à faire tourner. « Au départ, j’étais à la fois designer, dessinateur, chef de projet, comptable… » Il signe la décoration des vitrines Hermès dans toute la Suisse, la ligne d’un stylo en édition limitée pour Caran d’Ache ou encore le design de l’identité architecturale des TPG en collaboration avec Strata Architecture.

Il aime tous les aspects de son métier même s’il confie une préférence pour les premières phases de recherche créative. Sa passion l’amène à l’enseignement. Une découverte, une opportunité. « J’enseigne les choses de la vie réelle. Celles que personne ne m’a apprises », explique-t-il sans bouder son plaisir.

Ce qu’il attend de ses élèves ? Qu’ils aillent toujours au-delà du cahier des charges, sans oublier de raconter l’histoire derrière le projet. La quête de sens est primordiale.